Avec Fleurs lascives, que Les Écrits des Forges publient aujourd’hui, Jean-Paul Daoust convie le lecteur à la mise en scène des « anamorphoses de la passion », cette représentation de l’amour qui se nourrit de ses propres images. Et ces dernières, perçues comme sans égal, se perpétuent sans fin par le souvenir, lorsque la mémoire en ravive les feux. Alors, surgit de nouveau le Théâtre de l’Amour dont ce « corps (qui) contient toutes les couleurs », phénix qui renaît de ses cendres. À jamais.
Voilà les prémisses de Fleurs lascives :
Homme bleu épuisé sur un mirage je gis
Pourtant tu savais que tu étais
Ma Bible
Mon Coran
Surtout ma Genèse
Ainsi la naissance et la mort – réelles ou imaginées – de la passion, telle que l’amoureux se les remémore sans arrêt, est une blessure qui ne peut jamais guérir; car cet amour, stoppé en plein essor, ne peut que rester idéal pour l’amoureux transi : « Fanatique archéologue j’avance / Le nœud de ton cœur autour du cou ».
Avec ce nouveau recueil, Jean-Paul Daoust pousse plus avant la réflexion sur le sentiment amoureux qu’il avait entreprise plus spécifiquement avec Les cendres bleues et qu’il a poursuivie avec Les versets amoureux. Il s’attarde à la perte, se remémorant la joie et le bonheur apportés par l’amour; il convie à l’éternité par l’écriture :
Parmi les décombres du poème je le cherche
Le malheur avive le bonheur
Né pour la résurrection il nie
Je déplie une feuille blanche
Je la colle sur son sexe
Et j’écris ce poème
Jean-Paul Daoust, Fleurs lascives, Trois-Rivières : Écrits de Forges, France: L'idée bleue, 2007.
ISBN Écrits des Forges :978-2-89645-041-1
ISBN L'idée bleue : 978-2-84031-235-2